Le tiers payant généralisé : la protestation des médecins continue
La réticence des médecins sur le concept du tiers payant généralisé est toujours d’actualité. Au mois de décembre déjà, les professionnels ont manifesté contre la loi santé, mais le gouvernement n’a pas réagi.
Cette fameuse loi prévoit une extension du tiers-payant, ce qui sous-entend que les patients d’auront plus rien à débourser en matière de consultation. Ces frais, ainsi que ceux qui étaient alors remboursés par la mutuelle, sont à la charge de la Sécurité Sociale et de la mutuelle du patient.
Ainsi, les médecins ne recevraient plus d’honoraires de la part des patients mais devront attendre le paiement de la part de ces organismes.
Et pourtant, tout souci engendre des procédures administratives lourdes, sans parler du fait que pour bénéficier de leur rémunération, les médecins doivent suivre de nouvelles démarches, ce qui alourdit davantage les charges de travail de ces professionnels. Selon les syndicats, la quasi-majorité des médecins sont contre ce projet de loi.
D’après les déclarations de François Hollande, le 5 février dernier, on ne pourra mettre en place le tiers payant généralisé qu’à condition de trouver un mécanisme qui facilite le paiement.
Qu’en est-il des négociations actuellement ?
Suite aux protestations des médecins à la fin de l’année dernière, Marisol Touraine a voulu engager les concertations en instaurant quatre groupes de travail qui ont pour mission de « faire évoluer » quelques articles contenus dans la loi santé avant qu’elle n’arrive au niveau de l’Assemblée nationale.
Le seul point important qui constitue un blocage concerne le mode de mise en place du tiers payant de manière généralisée, ce qui devrait permettre au patient de ne plus avancer les frais d’honoraires des médecins. Mais cette concertation mise en place ne semble pas en bonne voie.
La ministre a émis sa volonté de dialoguer, mais d’un autre côté, elle fait part aux médias qu’elle n’allait pas fléchir pour ce qui est de la mise en place du tiers-payant. Selon le docteur Jean-Paul Ortiz, président du syndicat CSMF, qui fait pression en menaçant de sortir du groupe de travail, il s’agit d’une fausse concertation.
Quelles sont les alternatives proposées par les mutuelles ?
Voilà plusieurs semaines déjà que les mutuelles complémentaires mettent tout en œuvre pour proposer un dispositif qui aurait un principe de fonctionnement aussi simple que celui d’une carte bleue.
Le vendredi 6 février dernier, une réunion s’est tenue, voyant la participation de la Mutualité française, les compagnies et les organismes de prévoyance afin de proposer une solution.
L’idée serait d’instaurer un serveur en ligne qui pourrait être utilisé par le médecin et qui lui permettrait d’introduire la carte vitale de son patient afin de déterminer instantanément si celui-ci bénéficie d’une mutuelle complémentaire santé et s’il bénéficie de droits à une prise en charge.
Selon Etienne Caniard, actuellement à la tête de la Mutualité française, il s’agirait d’une vérification toute simple qui permettrait au professionnel de s’assurer qu’il sera payé par la mutuelle complémentaire, y compris en cas de problème.