L’hospitalisation à domicile permet à un patient de bénéficier des soins qui ne peuvent être assurés en ville en raison de leur complexité, leur technicité ou leur intensité, alors que ce patient a besoin de soins continus et d’une équipe de professionnels de santé (rééducateur, infirmière…). Autrement, le patient serait obligé de continuer à séjourner à l’hôpital. L’hospitalisation à domicile (HAD) permet donc de raccourcir l’hospitalisation en établissement de soins. L’HAD n’est pas tout à fait assimilable à un séjour en établissement, car l’hébergement n’est pas inclus, les infrastructures et ressources humaines en hôpital diffèrent de celles qu’on installe au domicile du patient. En revanche, les préoccupations dans le cas d’une HAD se centrent sur la manière d’adapter le domicile aux soins nécessaires, la considération de l’entourage lors des soins et la coordination avec les professionnels de santé et sociaux.
Hospitalisation à domicile : pour qui ?
L’hospitalisation n’est possible que dans certains cas et ne se décide avant tout que par rapport à la situation du patient.
Pour les femmes venant d’accoucher
Pour certaines femmes, il est possible de quitter l’hôpital plus tôt, si l’équipe médicale l’autorise. Cela concerne notamment les mères mineures ayant accouché dans certaines conditions (voie basse, enfant unique, pas de complications). La mère choisit au préalable une sage-femme et c’est cette dernière qui se chargera des soins durant les deux semaines suivant le retour à domicile. Cette pratique permet de consolider les liens avec la médecine de ville et encourage les femmes à avoir recours à la rééducation du périnée. L’Assurance maladie a constaté les progrès apporté par ce dispositif et envisage l’extension de la pratique aux césariennes (lorsqu’il n’y a pas de complications).
Après une intervention en orthopédie
Une opération chirurgicale, qu’elle ait été ou non programmée, concernant les actes d’orthopédie (comme l’opération du fémur, de la hanche ou du genou), est souvent suivie d’un retour assez rapide du patient à son domicile s’il est jugé inutile de le retenir à l’hôpital. Des médecins traitants assurent la coordination entre l’hôpital et la médecine de ville. Cela concerne la prise en charge des divers soins, tels que les soins infirmiers, le repas ou les actes de kinésithérapie.
Suite à un accident cardiaque
Lorsqu’une personne est victime d’un accident, il peut bénéficier d’un suivi à domicile dans les six mois après son accident. S’il est d’accord pour mettre en place ce dispositif, son carnet de suivi est complété par un panel de rendez-vous avec les soignants et praticiens : deux consultations chez le médecin traitant, huit visites de l’infirmière et un rendez-vous avec le cardiologue.
L’objectif est la sécurisation et de faire en sorte que le patient n’ait plus à se faire hospitaliser. Un programme baptisé « Prado insuffisance » a été testé dans six départements et sur une zone plu large en 2014. Ce service d’accompagnement à domicile va en outre expérimenter d’autres dispositifs, en cours d’étude. Ils concernent les patients en broncho-pneumopathie chronique obstructive et ceux qui souffrent de plaies chroniques (escarres ou ulcères).
En se fondant sur un projet thérapeutique, après avoir défini les soins indispensables et évalué la faisabilité de l’hospitalisation à domicile, les équipes décident alors de l’admission. Néanmoins, cela requiert l’avis du médecin coordonnateur de l’hospitalisation à domicile.
Organisation des soins en HAD
Aucun soin ne sera prodigué sans avoir préalablement reçu la validation du médecin coordonnateur de l’HAD. Ces soins font également l’objet de planification par une équipe dédiée et l’on informera le patient et ses proches du protocole mis en place. Par ailleurs, l’équipe coordinatrice abordera avec le malade tout ce qui concerne les conditions des interventions (type de soins, horaires, modes d’approvisionnement et d’administration des traitements, gestion des risques…). Autant que possible, es soins seront planifiés en tenant compte des souhaits du patient et des contraintes personnelles le concernant ou concernant son entourage.
Pour ce qui est des soins, l’HAD fonctionne différemment d’un établissement à l’autre. Les membres de l’équipe de coordination sont tous employés au sein de l’établissement d’HAD. En revanche, ce n’est pas toujours le cas pour les professionnels qui prodiguent les soins à domicile (kinésithérapeutes ou infirmières), car ces derniers peuvent exercer de façon libérale et peuvent même être choisis par le patient.
Les médicaments à administrer seront livrés soit par la pharmacie de l’HAD soit par un pharmacien en ville. En cas d’urgence, l’établissement d’HAD doit mettre à la disposition du patient et de son entourage un protocole d’alerte. Il doit ainsi y avoir au moins une permanence téléphonique infirmière qui permet de contacter rapidement l’établissement d’HAD à n’importe quel moment. Certains établissements d’HAD peuvent mettre les services d’une infirmière à disposition la nuit, mais dans le cas contraire, il doit toujours être possible de la joindre ou de joindre les services de secours par contact téléphonique.
Pour les mutuelles qui prennent en charge l’hospitalisation à domicile, rendez-vous sur cette page.